Halle couverte de Gerberoy
Récital : Cécile Verolles

Jean-Sébastien Bach, Suites pour violoncelle

Écrites à Köthen, les Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach représentent l’un des sommets de la composition instrumentale de l’histoire de la musique. Au nombre de six, elles explorent au gré des mouvements de danse qui les constituent toutes les limites du violoncelle : si les 4 premières voyagent dans des contrées encore connues du langage violoncellistique, les 2 suivantes en révèlent des aspects plus insaisissables : voici que dans la 5è suite la corde de la se transforme en un ténébreux sol (scordatura) et plus loin encore la 6è suite nécessite une 5è corde (le mi) plus aigüe.

Il est très vraisemblable que cette dernière suite fut composée pour un instrument à 5 cordes (en atteste le manuscrit qui nous est parvenu de sa 2è femme Anna-Magdalena) et non à 4 comme c’est le cas du violoncelle « classique » : viola pomposa, violoncello piccolo, viola da spalla sont autant de noms d’instruments dont Jean-Sébastien Bach aurait pu dédier l’interprétation de cette pièce. Véritablement libérateur, le violoncelle piccolo, cet instrument aux allures célestes, permet aux violoncellistes de jouer « sans forcer » les aigües, et d’éclairer une partition en ré majeur que J.S Bach associe à la lumière de l’éternité.